Le 2e Symposium international sur l’agroécologie s’est tenu au siège de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à Rome du 3 au 5 avril 2018.

700 participants représentant des États membres, des agences de la FAO, des syndicats agricoles, des organisations de la société civile, des mouvements sociaux, ainsi que des chercheurs du monde entier ont échangé sur leurs pratiques et leurs visions de l’agroécologie.

Urgencile réseau international de l’agriculture soutenue par la communauté (CSA, pour ses sigles en anglais), a fait entendre la voix et la visibilité des alliances de solidarité locales entre les producteurs et les consommateurs de toutes les parties du monde. Conjointement avec les autres acteurs de la société civile du Comité International de Planification pour la Souveraineté Alimentaire, Urgenci a soutenu un message commun clair: sans les femmes, il n’y a pas d’agroécologie, sans petits producteurs alimentaires, il n’y a pas d’agroécologie, sans consommateurs conscients, il n’y a pas d’agroécologie.

Dans leurs différentes interventions, les délégués d’Urgenci ont souligné l’importance du rôle des consommateurs conscients dans l’intensification de l’agroécologie:

« Un mouvement mondial de consommateurs existe aujourd’hui. Ce mouvement est créatif et diversifié et représente une vision de l’agroécologie clairement liée à la souveraineté alimentaire et à l’économie solidaire, a déclaré Judith Hitchman, présidente d’Urgenci, lors d’une des plénières. »

Shi Yan, présidente du mouvement CSA chinois et vice-présidente d’Urgenci, a partagé en tant qu’intervenante principale de la séance d’ouverture son expérience d’agricultrice CSA à l’extérieur de Beijing.

L’agriculture soutenue par la communauté ainsi que d’autres types de partenariats locaux basés sur la solidarité entre les producteurs et les consommateurs contribuent tous à de nombreux Objectifs de Développement Durable. Ils devraient être considérés comme un élément central de l’initiative Scaling Up of Agroecology qui a été dévoilée par la FAO.

Néanmoins, plusieurs aspects sur l’implémentation de cette initiative portant à élargir le champ d’action nécessitent une certaine prudence de la part d’Urgenci. Notamment concernant les grands investisseurs et les grands opérateurs du secteur privé qui revendiquent l’agroécologie, en cooptant les principes de l’agroécologie paysanne sans transparence et responsabilité. Plus important encore, il est nécessaire de se référer inlassablement aux changements fondamentaux  systémiques, sociaux, environnementaux ou politiques qu’implique l’agroécologie paysanne.

Alors que le forum se terminait, Simon Todzro, un membre du Comité international d’Urgenci du Togo, a déclaré: «Bien que l’initiative de la FAO montre clairement un changement de paradigme, nous continuerons notre propre travail quotidien d’expansion, pour diffuser, agriculteur après agriculteur et consommateur après consommateur, les partenariats alternatifs sur l’alimentation, et nos pratiques d’agroécologie paysanne sur le terrain, en Afrique et dans le monde ».

Par Urgenci, Rome, le 5 avril 2018.