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Par Jordi Estivill, Barcelone, mai 2016 (traduction Françoise Wautiez)

Les 13 et 14 mai derniers a eu lieu à Lisbonne dans les locaux de l’Université (ISCTE) le premier Forum de l’Economie Sociale et Solidaire du Portugal, le premier dans un pays qui possède une tradition verticale importante, où chaque organisation cherche à tirer son épingle du jeu, ne représente qu’elle-même et où il existe peu de passerelles horizontales entre celles-ci.

Selon les organisateurs, les objectifs poursuivis par le forum étaient de : délimiter les différents secteurs de l’économie sociale et solidaire, discuter les relations entre les organisations et l’État dans le contexte des menaces et des défis actuels au niveau européen et contribuer à l’élaboration d’un agenda politique et institutionnel favorable à l’économie sociale et solidaire.

La première table ronde a été dédiée aux articulations potentielles entre l’État et l’économie sociale et solidaire. Il a été constaté que dans de nombreux pays, il existe des avancées en matière de reconnaissance de l’ESS mais sous une diversité de formules. Dans de nombreux pays, des lois ont été promulguées et dans d’autres il existe des départements au niveau du gouvernement, dans d’autres encore la progression est plus nette à l’échelle locale. Mais il n’y a pas que de bonnes nouvelles, il existe des exemples de subordination, de confusion comme celle créée par les programmes européens qui relient l’entrepreneuriat à l’innovation sociale, créant ainsi des figures d’entrepreneurs sociaux proches de James Bond capables de créer des emplois, de la richesse et de la cohésion sociale. D’autre part, l’exemple de ce qui se passe à Barcelone a été suivi avec beaucoup d’intérêt et les 14 mesures préconisées par la XES ont été photocopiées et distribuées à tous les participants.

La deuxième table ronde convoquait trois orientations de l’économie sociale et solidaire au Portugal. Se sont exprimés un point d vue plus catholique, un autre plus laïc et un troisième plus transversal lié à l’économie solidaire. La troisième table ronde s’est posée la question de s’il était possible de se mettre d’accord sur un agenda politique. Cela ne semble pas si simple, même si un certain nombre de revendications sont partagées par tous les acteurs (REDPES, ANIMAR. CONFECOOP, Plataforma ONGD, Resita, …).

Après le repas, les participants se sont distribués dans 4 ateliers : Biens communs et nouveaux mouvements sociaux. Modèles et instruments financiers. L’emploi et l’inclusion des publics défavorisés. Innovation sociale et impact. Les conclusions de chaque atelier ont été présentées à l’assemblée générale. Lors de l’acte de clôture, il a été formulé une déclaration de principes et revendications dans laquelle s’affirme la diversité des organisations de l’économie sociale et solidaire, en même temps que son rôle croissant au Brésil, en Catalogne, en France, en Espagne, en Grèce et au Portugal.

Dans cette déclaration, il est aussi revendiqué une reformulation de la loi de base de l’économie sociale et du code coopératif portugais et la construction d’une législation favorable, ainsi que la possibilité d’altérer les logiques des programmes de l’UE pour qu’ils participent à la promotion de l’économie sociale et solidaire.

Finalement, il suffit d’ajouter qu’une certaine continuité sera assurée pour le Forum, le prochain forum étant prévu à Coimbra en 2017.