Par Klarien Klingen, agricultrice néerlandaise de CSA

La CSA prend de l’ampleur aux Pays-Bas ! Il y a cinq ans, il n’y avait que cinq initiatives, aujourd’hui il y en a plus de 90. En Flandres, une partie de la Belgique où la même langue est utilisée qu’au les Pays-Bas, le réseau CSA est un peu plus avancé : leur association formelle existe depuis plusieurs années maintenant et de nombreuses initiatives CSA aussi. 170 agriculteurs et membres néerlandais et flamands de la CSA se sont réunis pour la réunion annuelle de la CSA à Deventer, NL, les 11 et 12 janvier 2020.

Lors du dîner, nous avons découvert que les Flamands ont l’habitude de demander une cotisation de 350 euros par personne et par an pour participer à une initiative de la CSA, alors que les Néerlandais pensent que 250 euros est normal. C’est tout simplement génial de pouvoir découvrir ces différences, de pouvoir spéculer sur leur origine (le climat est-il différent à 300 km plus au nord ? C’est pour cela que les Flamands peuvent produire plus de légumes tout au long de l’hiver), et apprendre les uns des autres.

Le sujet des cotisations a été abordé à plusieurs reprises au cours du week-end. Il était très nouveau pour les participants de l’atelier « CSA et solidarité » d’entendre parler du modèle de « Fribourg » où les membres mettent le prix qu’ils sont prêts à payer sur une note, tout est additionné, et si la somme totale ne suffit pas à couvrir les coûts totaux de production (y compris la main d’œuvre !), un autre tour suivra.

Dans le même atelier, une nouvelle idée a été présentée : et si nous demandions aux membres de payer pour une semaine de légumes l’argent qu’ils gagnent en une heure. Cela pourrait donner une toute nouvelle façon d’envisager la fixation des prix : l’argent n’est pas lié aux légumes mais au travail. Et le prix que les gens doivent payer est très adapté à leur propre capacité de paiement. Voyons où cela va nous mener.

La terre est un sujet important aux Pays-Bas, où l’achat d’une terre arable coûte en moyenne 100 000 euros par hectare. Il est donc très difficile de la payer avec une production primaire normale. La CSA peut bien sûr offrir de meilleures possibilités, mais il est indispensable de constituer un sol et de créer un réseau de membres ayant un accès à long terme à la terre. L’un des agriculteurs de la session plénière trouve injuste que les gens gagnent de l’argent sur la terre, simplement en la possédant. Il estime que l’argent devrait être gagné sur le travail et non sur la propriété. Avec un groupe de personnes, il a acheté des terres et ils travaillent maintenant ensemble sur la façon de formaliser ces terres sans profit.

CSA Netherlands/Flanders est une communauté dynamique qui se développe rapidement et avec enthousiasme. Nous sommes impatients de rencontrer les initiatives du CSA pour apprendre et travailler ensemble sur notre rêve commun : la souveraineté alimentaire pour tous !