par Institute of Solidarity Economics (ISE)

L’économie coopérative dans la région de Rojava et Bakur est une initiative de recherche et de construction de solidarité qui vise à engager les mouvements coopératifs britanniques et européens dans une meilleur compréhension de la situation dans la région de Rojava (nord de la Syrie/ouest du Kurdistan) et celle de Bakur (est de la Turquie/nord du Kurdistan).

Rojava, la région du nord de la Syrie principalement habitée par des Kurdes, est une région autonome de facto depuis que le régime de Assad s’est retiré et que ses résidents ont déclaré leur indépendance en juillet 2012, en pleine Guerre Civile Syrienne. C’est pour l’instant la partie la plus stable de la Syrie, malgré le fait qu’elle se trouve sur la ligne du front de la guerre avec DAECH, souffre d’une récente invasion de la Turquie, des attaques du régime d’Assad et qu’elle ait toutes ses frontières fermées et le commerce asphyxié de toutes parts. Malgré ces conditions, une véritable révolution est en marche, avec, au coeur de celle-ci, la libération des femmes, l’écologie et la démocratie directe. Toute la structure de la société est en phase de reconstruction depuis le bas, y compris le système judiciaire, le système éducatif et bien sûr, l’économie. Des coopératives surgissent partout dans la région, y compris des coopératives de femmes, avec l’aide de la coordination du mouvement des femmes, Kongira Star. Leur objectif est d’en arriver à une économie complètement coopérative, bien qu’ils soient encore très éloignés de ce but.

Bakur, à l’est de la Turquie, se trouve dans une situation politique très différente, bien que les courants révolutionnaires dans les deux régions voisines soient liés d’un point de vue idéologique et soient connectés à un système confédéral. L’état turc est en train de promulguer un programme très répressif contre la minorité kurde – ainsi que toute autre minorité ou voix dissidente d’ailleurs –- et sous plusieurs aspects, la situation est encore plus désespérée que dans le nord de la Syrie. Jusqu’au moment où le processus de paix a échoué entre l’état turc et le PKK l’année dernière, les coopératives surgissaient de la même façon à Bakur, et nombre d’entre elles continuent à fonctionner malgré les conditions et la répression. C’est pour cette raison que nous avons décidé de mettre l’accent de ce projet de recherche non seulement sur la région de Rojava mais aussi si sur celle de Bakur. Notre conviction profonde est que la solidarité avec ces mouvements a une importance vitale.

Les principaux défis pour nous, à part la guerre, ont été surtout liés à la communication et la rareté d’une information claire et détaillée. Malgré une connexion internet raisonnablement étendue, les gens de la région de Rojava travaillent généralement mieux en face à face et un bon niveau d’anglais est très rare. Heureusement, nous sommes maintenant en contact régulier avec un certain nombre de personnes sur place, y compris Kongira Star, une jeune femme kurde qui visite pour nous et rassemble de la documentation sur las coopératives et Rojava Plan, dont nous avons aidé le projet de fertilisants organiques.

Nous possédons une équipe de traducteurs qui parcourent le web pour trouver des articles intéressants en Kurde, Turc, Arabe, Allemand, Français et Russe, dont nous alimentons ensuite notre site web: www.cooperativeeconomy.info. Notre objectif est de créer des archives extensives d’information sur les coopératives dans les deux régions de Rojava et Bakur par l’intermédiaire de ce site web, et nous sommes aussi actifs sur Twitter, Facebook et Reddit. Les coordinateurs de notre projet ont présenté des interventions et du matériel visuel dans des événements très variés, comme, par exemple, le UK Coop Congress, (Congrès coopératives Grande-Bretagne) le Green Gathering (Rassemblement Vert) et Students for Cooperation. (Etudiants pour la Coopération)

L’Institute for Solidarity Economics (ISE) est à l’origine du projet, nous avons jusqu’ici fourni le financement. Nous somme en train de chercher d’autres fonds pour nous permettre de continuer à développer le projet.