Le RIPESS intercontinental a adhéré à la Plateforme Globale pour le Droit à la Ville en septembre 2015. Le réseau se joint ainsi à un important mouvement social qui se construit depuis la fin des années 1990 pour faire reconnaître le Droit à la Ville comme un droit humain et pour réaffirmer le rôle central des collectivités locales et de la société civile dans les décisions en matière de politiques urbaines.

Qu’est-ce que le Droit à la Ville ? 

La Charte Mondiale du Droit à la Ville a été élaborée et discutée au Forum social des Amériques de Quito (2004), au Forum mondial urbain de Barcelone (2004) et au Forum social mondial de Porto Alegre (2005). Le Droit à la Ville a été défini comme l’usufruit équitable des villes, selon les principes de durabilité, de démocratie, d’équité et de justice sociale. Il se définit comme un droit collectif des habitants des villes, spécialement des groupes vulnérables et défavorisés, qui lui confère une légitimité d’action et d’organisation, basée sur leurs us et coutumes, dans le but de jouir du plein exercice du droit à un modèle de vie adéquat. Il y a trois principes qui guident le concept du droit à la ville, soient le plein exercice de la citoyenneté, la gestion démocratique et la fonction sociale de la propriété urbaine et de la ville.

L’économie sociale et solidaire (ESS) et le Droit à la Ville sont des concepts partageant des valeurs et des principes communs comme la justice sociale, l’équité, la démocratie, l’inclusion et la durabilité. Le Droit à la Ville est une nouvelle proposition politique face au néolibéralisme qui a causé la privatisation des espaces publics, l’utilisation mercantile de la ville et la prédominance des industries et des espaces mercantiles. Ainsi, le Droit à la Ville, tout comme l’ESS, supporte notamment le droit au travail, le respect de l’environnement, la gestion démocratique, l’inclusion sociale et la valorisation des territoires et des communautés. La Charte Mondiale du Droit à la Ville considère que les villes doivent promouvoir et valoriser des conditions politiques et économiques nécessaires à la mise en place de programmes d’ESS. Ainsi, l’ESS est un outil qui répond directement aux valeurs et aux principes du Droit à la Ville.

La création d’un mouvement social mondial pour le Droit à la Ville

La Plateforme Globale pour le Droit à la Ville a été créée lors de la Rencontre internationale pour le Droit à la Ville qui a eu lieu à Sao Paulo en novembre 2014. Cette rencontre a réuni 158 participants d’Amérique latine, d’Afrique, d’Asie et d’Europe représentant des ONG, des réseaux et des forums, des instituions académiques, le secteur public, des mouvements sociaux, des fondations et des organisations internationales.

Les buts principaux de la plateforme visent à contribuer à l’adoption d’engagements, de politiques publiques, de projets et d’actions par les entités des Nations Unies et des gouvernements nationaux et locaux afin de participer à la construction juste, équitable, durable et inclusive des villes

La mise en place de la Plateforme globale pour le Droit à la Ville est importante pour le renforcement des luttes sociales et urbaines aux niveaux local et national. Elle participe à la mobilisation internationale dans le processus d’élaboration des Objectifs de Développement Durable Post-2015, à la Troisième conférence des Nations Unies sur le logement et le développement durable urbain (Habitat lll), aux Forums sociaux mondiaux et aux Forums sociaux urbains mondiaux.

La Plateforme globale a quatre axes structurels :

  • Les droits humains dans les villes ;
  • La gouvernance démocratique et participative des villes ;
  • L’urbanisation et la mise en oeuvre de la planification durable et de l’inclusion sociale ;
  • L’inclusion économique et sociale dans le développement des villes.

Les organisations faisant parties de la Plateforme globale pour le Droit à la Ville sont, notamment, Coalition internationale de l’Habitat (HIC), ActionAid, Alliance des Villes, Alliance internationale des Habitants (IAI), Commission des droits de l’Homme, Cités et Gouvernements locaux Unis (UCLG), Forum national de réforme urbaine (FNRU), Shack/Slum Dwellers International (SDI), Femmes dans l’emploi informel : globalisation et organisation (WIEGO), Habitat pour l’Humanité, Fond mondial pour le développement des villes (FMDV) et Streetnet. Le projet est financé par la Fondation Ford.